N°65 : Construire sa maison en commun, l’aventure des Castors

N°65 : Construire sa maison en commun, l’aventure des Castors

Yohann Guiavarc’h
« Dans la société actuelle, nous sommes individuellement,
des faibles et des exploités…
Mais un fort ne peut rien contre les faibles qui s’unissent…
Nous ne bâtirons pas chacun notre maison,
mais nous bâtirons ensemble notre cité… »
(Extraits du règlement intérieur des Castors)
Dans l’après-guerre, les chantiers de construction sont en plein boom. Ils ne suffisent cependant pas à régler le problème du logement et à permettre à chacun d’accéder au rêve d’une maison individuelle. C’est dans ce contexte que va naître l’aventure des Castors. Les ouvriers castors ne sont pas, pour la plupart, du bâtiment. Ce sont des travailleurs, chefs de famille qui, en proie à de grandes difficultés pour se loger, se sont regroupés pour construire leur propre habitation. Une légende dorée entoure bien souvent les origines de ces coopératives, qui sont vues comme le fruit d’une « union sacrée » au niveau local pour mener à bien cette croisade contre le mal-logement. Le Castor devient un héros des temps modernes.
C’est un épisode fort important de l’histoire du mouvement ouvrier, en tout cas, de l’histoire populaire de cette période. À Plabennec, Saint-Pol-de-Léon, Landerneau, Brest, Quimper… une part non-négligeable de la population a choisi la formule Castor pour se loger. Ce mouvement hybride qui se glisse dans le vide laissé par les autorités sur le terrain du logement après guerre, permet à l’ouvrier de découvrir le confort moderne. L’ouvrier quitte son taudis pour s’installer dans une maison qui par bien des aspects n’a rien à envier à celle de son patron. C’est sans conteste un acte d’émancipation et d’ascension sociale.
Il ne s’agit pas seulement de la réalisation d’une ambition individuelle, qui est le moteur principal de l’aventure, mais aussi de la découverte des possibilités qu’offre le mouvement coopératif. Il démontre une capacité des ouvriers à s’auto-gérer et la force de la solidarité du pauvre.
Le Finistère a été particulièrement concerné par l’initiative Castor. En novembre 1952, 640 logements sont en chantier dans le département, troisième département Castor, derrière la Seine avec 713 logements et le Maine-et-Loire. Dans les années 1960, les Castors disparaissent presque partout sauf à Landerneau et Brest.
Yohann Guiavarc’h nous présente une analyse fine de ce mouvement social qui, a bien des égards, reste exceptionnel et novateur. C’est l’histoire d’une aventure collective fructueuse.
Une aventure humaine exceptionnelle !

Date de parution : mars 2012
ISBN : 978-2-915623-83-3
Nombre de pages : 84 pages
Format : 22,0 x 20,0 cm, couverture souple à rabats, impression couleurs, illustrations

11,40 

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